
26 Août Mise en lumière : Nathalie Praz
Motivations Personnelles
- Qu’est-ce qui vous a initialement poussé à vous engager dans l’humanitaire ?
Je n’étais plus satisfaite par mon travail dans le privé. A un certain moment, j’ai vraiment eu besoin de consacrer mon énergie à une cause qui me permettait de m’engager pour les valeurs auxquelles je suis attachées : le partage, la solidarité.
- Y a-t-il un événement ou une personne en particulier qui a influencé votre décision de consacrer votre vie à ce domaine ?
Non pas vraiment.
Expérience et Évolution
- Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le secteur humanitaire et des différentes organisations avec lesquelles vous avez travaillé avant de rejoindre le Conseil de Fondation de Ciao Kids ?
J’ai tout d’abord travaillé en Inde dans une organisation locale. C’est avec cette organisation que j’ai vraiment beaucoup appris sur la vie des enfants en situation de rue en Inde. En côtoyant quotidiennement ces enfants, j’ai pu me rendre compte de leur résilience malgré des parcours de vie incroyablement difficiles.
J’ai ensuite travaillé avec la fondation Terre des hommes en tant que responsable des projets en Asie.
Je suis maintenant responsable des projets humanitaires pour l’EPER.
- Comment votre expérience dans l’humanitaire a-t-elle évolué au fil des ans, et quelles leçons importantes avez-vous apprises en chemin ?
C’est difficile de rester motivé et de ne pas devenir désabusé dans ce métier. Nous sommes confrontés à tellement de drames, de souffrances qui pourraient être évités que le risque de découragement est grand. Au fil du temps, je me suis de plus plus spécialisée dans les réponses de première urgence, dans le « life saving ».
Dans ce métier, le risque d’imposer des solutions toutes faites, de vouloir aider mais en pensant en savoir plus que les gens que nous voulons aider est grand. C’est pourquoi j’ai soutenu les nouvelles approches « cash », consistant en des transferts d’argent plutôt que de biens et qui sont des approches plus dignes. Nous ne nous choisissons pas pour les autres, nous redonnons le choix aux personnes et aux familles victimes de catastrophes, conflits, discriminations, etc. C’est une des évolutions humanitaires les plus importantes.
Engagement chez Ciao Kids
- Qu’est-ce qui vous a attiré spécifiquement vers CIAO KIDS, et pourquoi avez-vous décidé de rejoindre leur Conseil de Fondation ?
L’Inde a une place spéciale dans mon cœur car j’y ai vécu plusieurs années. C’est important pour moi que les oubliés de « Shining India » ne soient pas oubliés de tous. C’est un peu la même chose pour le Népal, un pays de trekking et de visites de magnifiques temples pour la plupart d’entre nous. Mais une réalité souvent faites de discriminations. Le soutien aux populations dalit/adivasi est un combat auquel j’adhère complétement.
- Pouvez-vous partager une réalisation ou un projet de CIAO KIDS dont vous êtes particulièrement fière ?
Je pense qu’on peut être fier de toutes les activités de Ciao Kids mais surtout de la manière dont Ciao Kids travaille sur du long terme et en partenariat avec des organisations locale.
Voyage en Inde & au Népal
- Y a-t-il une rencontre ou un événement en particulier qui vous a marqué lors de votre voyage avec CIAO KIDS ?
Toutes les rencontres sont marquantes mais j’essaye toujours de ne pas donner plus d’importance à une personne plutôt qu’à une autre lors des visites terrain. Ce n’est pas du tout facile car il y a des histoires qui nous touchent plus que d’autres. En général, j’ai été beaucoup touchées par les histoires des enfants malvoyants au Jarkhand.
- Comment ces expériences de terrain ont-elles renforcé votre engagement personnel envers la mission de CIAO KIDS ?
On ne peut se sentir que rempli d’humilité après avoir partagé quelques jours avec des enfants malvoyants qui expriment une joie de vivre énorme, croyant en leur avenir et faisant tout leur possible pour réaliser leurs ambitions et leurs rêves.
- Quels conseils donneriez-vous à d’autres membres de la Fondation ou à des bénévoles avant de partir sur le terrain
Entrer en contact, d’être humain à être humain. Nous sommes tous pareils et malgré notre situation plus que privilégiée, je pense que nous arrivons toujours à nous connecter sur niveau « eye to eye ». Nous sommes souvent reçus comme si nous étions des invités de marque, ce n’est pas le cas. Nous sommes juste des invités ! Lors des visites, nous sommes là pour écouter ce que les gens ont à nous dire. Ce sont eux qui savent ce que nous pouvons leur amener, pas nous.
Impact et Réalisations
-
- Selon vous, quel est l’impact le plus significatif que CIAO KIDS a eu jusqu’à présent sur les communautés tribales en Inde et au Népal ?
Je suis en vraie fan des SHG (groupes d’auto-gestion). Acquérir l’indépendance financière pour une femme dans un contexte de discrimination à la fois de genre et de classe est un rêve qui se réalise pour beaucoup. C’est un exemple qui montre que tout est possible, que des siècles d’oppression et de paternalisme peuvent être renversés.
Engagement Personnel
- Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager dans le secteur humanitaire ?
Rester humble, avoir envie de partager, d’apprendre des autres.